Lettre ouverte à Audrey Pulvar
Madame Pulvar,
Je suis chaque semaine avec un certain plaisir, pour ne pas dire avec un plaisir certain, l’émission « On n’est pas couché » sur France 2 où vous officiez en qualité de « journaliste – contradictrice ».
Depuis la primaire socialiste, j’éprouvais un certain malaise à vous entendre interviewer à la fois des adversaires et des « amis » politiques de votre compagnon, Arnaud Montebourg.
Le summum fut atteint ce dernier samedi lors de l’interview d’Harlem Désir. Vous n’avez pu cacher toute la hargne que vous avez vis-à-vis de certains socialistes, disons de tendance plutôt sociale-démocrate. Hargne que vous partagez à n’en pas douter avec votre compagnon.
Mais ce dernier est à présent Ministre du Gouvernement de gauche (et non des moindres) où il devra à force de compromis internes au Gouvernement, effectivement faire avancer ses points de vue, tout en respectant un nécessaire équilibre dans l’intérêt de la nouvelle majorité qui se dessine.
Je ne comprends pas comment il se fait que ni vous, dont les qualités journalistiques sont pourtant reconnues et ce, à juste titre, ni M. Ruquier, ni la Direction de France 2, n’ayez compris qu’il y avait un problème éthique à ce que vous persévériez à réaliser des interviews politiques dans votre situation.
L’éthique, ce ne sont pas des règles écrites et il ne faut pas attendre de les voir coulées en loi ou décret pour les appliquer. Elles découlent du bon sens avant qu’un conflit d’intérêt ne puisse surgir. C’est donc une attitude préventive qu’on s’applique à soi-même.
Je ne vous cache pas que j’éprouve également un malaise en voyant les réaction des adversaires UMP qui n’ont pas été des exemples en matière d’éthique depuis une dizaine d’années et qui ne sont pas dignes de reprocher à d’autres, ce qu’ils n’ont pu s’appliquer à eux-mêmes.
Vous sortiriez grandie de faire un pas de côté, ne fut-ce qu’en intervenant dans l’émission après le passage des invités politiques, avant que l’opprobre médiatique ne vous contraigne à le faire.
Bien cordialement.
Edgard.